1789 v/s 2013 ? Non. Tant la déclaration universelle de nos droits de l’homme pourrait tellement être d’actualité en 2013, malgré les 224 ans qui nous séparent. Allez voir « La marche » de Nabil Ben Yadir au cinéma, et vous comprendrez. L’émoi est donc à son comble lors du final du spectacle, lorsque les voix s’élèvent, les corps se déplacent dans la salle, et les traités sur le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde s’inscrivent en lettres géantes sur les écrans ; d’autant plus qu’un bouleversant « à Marcus… » vient s’inscrire à leurs côtés, pointés du doigts par les comédiens, encore endeuillés par la tragédie survenue en novembre dernier. A cela s’ajoute la redit de « Ça ira mon amour », défendue guitare/voix par son créateur Rod Janois, dans une version plus rock, non dénuée d’émotion.
Avant cela, c’est un spectacle dans lequel brille sans pareil l’humoriste Willy Rovelli, nouveau venu dans la famille « 1789, les amants de la Bastille », reprenant le rôle du mouchard Auguste Ramard jusqu’alors défendu par Yamin Dib. On ne voit que lui. La présence, l’esprit, la justesse, l’énergie, et l’humour du comédien, font mouche. A côté, les autres artistes ne déméritent pas pour autant, chacun apportant son énergie (Rod Janois, Sébastien Agius, Mathieu Carnot, David Ban) ou sa sensibilité (Camille Lou, Louis Delort, Roxanne Le Texier). Caroline Rose, elle, remplace la guerrière Nathalia, que nous trouvions plus convaincante (découverte notamment dans le clip « Je veux le monde »). Mention spéciale enfin, à Morgane Rouault, qui campait ce soir-là avec un charme fou doublé d’une jolie candeur, le rôle de Charlotte « l’enfant du Palais-Royal », et à l’orchestre live. Côté décors, la production de Dove Attia et Albert Cohen, n’a pas lésiné sur les moyens, c’est magnifique.
Le seul bémol, au-delà du fait que les tableaux s’enchainent sans aucune longueur et qu’on passe un excellent moment, c’est qu’à moins d’être branché sur NRJ (ou par extension NRJ12, qui diffuse les clips), vous ne fredonnerez guère de mélodies, « Ça ira mon amour », « Pour la peine », « Tombé dans ses yeux », « Sur ma peau » ou « Les mots que l’on ne dit pas », ne sont en effet pas descendus dans la rue comme en leur temps « Belle », « L’envie d’aimer », « Les rois du monde », « Être à la hauteur » ou « L’assasymphonie », mais qu’importe ! « Cléopâtre » a bien blindée les salles (plus de 600 000 spectateurs), sans aucun tube. Vive le spectacle vivant !
Thierry Cadet
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