Parce qu’il n’y avait pas le mardi 4 décembre dernier, que la League des Champions et le match opposant le PSG à Porto, Horscene a bravé le froid, la pluie et le vent (élément inhérent s’il en est…), afin d’être présent à La Maroquinerie pour l’unique date parisienne du très attendu nouveau phénomène soul du moment, le prénommé : Allen Stone. Le plus hippie des chanteurs soul, comme il aime à se décrire, venait présenter son premier EP relayé surtout sur le Net, et par la même occasion rencontrer son public parisien qui s’était déplacé en masse ce soir-là (salle comble) et ce malgré les circonstances sus-citées.

Nous étions donc à l’abri au sous-sol, en dépit du courant d’air dû aux portes battantes restées ouvertes, pour apprécier les artistes présents. Avec en première partie, une surprise, puisque non prévu au départ, un soul singer s’accompagnant uniquement d’une guitare sèche, répondant au doux prénom de Teeny, et venu tout droit de Suède armé d’un groove imparable, d’une capacité vocale illimitée et d’un rythm’n’blues qui sent bon les paysages arides et les soleils brûlants. Preuve pour les sceptiques que le vent du rythm’n’blues a soufflé jusqu’en Scandinavie. On avait pu le vérifier auparavant avec des artistes tels que Olle Nyman notamment, dans une veine plus folk.

Après quoi en deuxième partie, Jukebox The Ghost, trio new-yorkais jouant une musique pop enjouée teintée de clavier style rock ouest-cost 80’s. Et une fantaisie musicale qui n’est pas sans nous rappeler Queen ou Elton John époque « Rocket Man ». Une formation constituée d’un synthé-chant, d’un guitariste-chant et d’un batteur… Avec, cerise sur le gâteau, une reprise de Whitney Houston « I Wanna Dance With Somebody », comme écrit sur mesure pour les trois compères. Une prestation assez différente de l’album « Safe Travels », un son plus puissant en live, plus énergique,  plus efficace !

Aux alentours de 21h30, à l’heure ou Porto et Paris rentraient dans les vestiaires avec un score nul (1-1) au terme de la première période, les musiciens d’Allen Stone étaient en place, prêts à en découdre. Dans la pure tradition américaine, le clavier a enfilé le costume de maitre de cérémonie afin d’introduire sur la scène de La Maroquinerie le jeune prodige de Seattle. En guise de générique, un jam des musiciens reprenant en partie « Sex Machine » de James Brown, suivi du gimmick de fin de « Living For The City » de Stevie Wonder, histoire de poser le cadre et de faire entrer dans une ambiance électrique et groove, Allen Stone. C’est donc tout en douceur et avec la générosité qui le caractérise, que notre troubadour aux boucles d’or a déroulé un set, tout en nuance, avec les titres présents sur son EP à commencer par le pêchu « What I’ve Seen », puis « Celebrate Tonight » – un titre de circonstance . Titre, entre autres, qui lui permit de montrer le large panel de nuances dont sa voix est capable. A noter, une  sublime reprise version soul du célèbre titre « Is This Love » de Bob Marley (à visionner sur ce lien). Une voix impeccable du début à la fin, une musicalité et une virtuosité proche de Rashaan Peterson ou d’Eric Benet, avec en prime l’énergie de Jamie Lidell.

Avec la noble ambition de continuer à jouer une soul inspirée des années 60-70, à tout juste 25 ans, un premier album (« Last To Speak »), puis un EP au compteur, tout porte à croire qu’Allen Stone est au début d’une carrière qui s’annonce plus que prometteuse. On a hâte de découvrir l’album qui arrive, et on suivra de près l’évolution de ce lumineux soulman.

Frankykong, animal à plumes et à poils !

Crédit photo : nothingbutthewax.blogspot.de

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