Depuis 2006, Barcella est alors lauréat Nouvelle Scène du festival Mozaïk, puis Découverte du festival Alors… chante ! deux ans plus tard (sans parler du concours Jacques Brel de Vesoul et Prix d’auteur de la Sacem), nous n’avions eu l’occasion de voir l’artiste qu’une seule fois sur scène, durant les délibérations du 3ème Prix Georges Moustaki pour lequel il était le parrain. C’est dire si nous étions au taquet le 17 mai dernier, nos places pour La Cigale en main. Et nous n’avons pas été déçus. Chanteur atypique, Barcella a malicieusement distillé son univers à travers la salle parisienne (après Askehoug en première partie de son spectacle, choisi suite à sa présence sur le Prix sus-cité), certes acquise (une navette pleine de Champardennais – sa région, avait été mise en place), mais pas que. Beaucoup l’ont aussi découvert ce soir-là, curieux ou accompagnants. Barcella s’est approprié l’héritage de la chanson française d’antan pour nous en proposer sa vision moderne et décalée (« Salope » repris en chœur par la salle et Escalope par les enfants), « Les monstres »). Jongleur de mots, il puise tout autant son inspiration chez les chansonniers des années 30 que dans la dynamique urbaine du hip-hop (« Mixtape ») pour façonner des textes d’une intelligence rare, et plein d’humour (« Claire Fontaine », « La queue de poisson »). Si la formation a notamment dévoilé l’inédit « Les valses machiavelles », manquait à l’appel la chanson « T’es belle » (pourtant second single issu du second opus). Le public ayant découvert cette dernière avec « Charabia », a cela dit pu se délecter d’une « Mémé » abandonnée ou d’une rêveuse « Mademoiselle », datant de l’opus précédent, leur tirant les larmes. Un rare moment de partage et d’écoute, comme on n’en fait plus. Qui a dit que la chanson française se portait mal ? Barcella est grand. Très grand.