Plus qu’un tube, un phénomène ! Le cultissime « Born To Be Alive » de Patrick Hernandez revient pourtant de très loin. Dès 1973, une première version est enregistrée par l’artiste avec une guitare folk, façon Dylan. Sans succès. Deux ans après, c’est avec une version rock californien que Patrick Hernandez tente à nouveau de donner vie à « Born To Be Alive ». Mais sa relecture reste dans les tiroirs. Ce n’est qu’en 1978, quand le chanteur, auteur et compositeur de la chanson, rend visite à son ami producteur Jean Van Loo, que les choses évoluent considérablement. Hernandez joue à Van Loo ses dernières créations, dont… « Born To Be Alive ». Sous le charme, ce dernier propose à l’artiste de réaliser sa chanson avec des arrangements… disco. Patrick Hernandez reste parfaitement dubitatif.
Pourtant, en quelques jours seulement, au studio de Salvatore Adamo à Jemmapes en Belgique, une nouvelle version est donc enregistrée. Là encore, les labels démarchés restent sur leur garde. Personne n’en veut. C’est finalement en désespoir de cause, qu’un petit label italien de dance music décide de signer la chanson « Born To Be Alive », dans sa version disco. En une semaine seulement, le titre devient n°1 de tous les clubs italiens. Un véritable raz de marée ! Le 45 tours sort en Europe durant l’été 1979, et se classe en tête des ventes en Belgique, en France (durant quatre mois), mais aussi en Allemagne, en Autriche, en Suède, en Norvège, en Espagne, et au Danemark. « Born To Be Alive » est en passe de devenir le plus grand succès francophone à travers le monde, issu de ces années-là. Car la mayonnaise prend ensuite au Mexique, en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, où le 45 tours se classe n°1, mais aussi n°6 en Afrique du Sud ! « Born To Be Alive » obtient 56 disques d’or dans 25 pays, grâce à 30 millions d’exemplaires vendus. « C’est devenu un tube planétaire. Mieux, un standard, la référence d’une décennie » déclare Patrick Hernandez à nos confrères de « Gala ».
Patrick Hernandez rencontre même Madonna aux Etats-Unis, durant la promotion de « Born To Be Alive ». L’artiste a besoin d’une équipe de danseurs. « Madonna s’est présentée en juillet 79 au cours d’une audition à New York » poursuit-il. « Et devant le talent naissant, mais déjà très affirmé de la jeune fille de 19 ans qu’on avait devant nous, on a décidé non pas de la faire danser derrière moi, ce qui était un peu réducteur, mais surtout de la mettre dans nos valises et de la ramener avec nous à Paris, de façon à éventuellement si elle avait envie, lui faire enregistrer un disque ». Non satisfaite de ce qui est lui proposé, Madonna reste un an en France, et décide finalement de rentrer aux Etats-Unis.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le single suivant « I Give You Rendez-Vous » est un bide. Mais un seul tube a suffi à Patrick Hernandez pour devenir multi-millionnaire. Toujours le titre le plus joué en discothèque, « Born To Be Alive » continue d’assurer au chanteur de « Stars 80 » une rente astronomique : entre 800 et 1 500 euros… par jour ! « Lorsque je me lève le matin, je sais déjà que je vais gagner entre 800 et 1 500 euros dans la journée » confie le chanteur à la cane, âgé aujourd’hui de 71 printemps. Une somme astronomique qui peut encore gonfler… « C’est une fourchette large parce que si demain une grande marque américaine veut la chanson pour une pub, évidemment, on sera dans la frange haute. Je me définie comme un fainéant congénital. Ce titre m’a permis de faire une télé par-ci, d’être appelé par tel pays, demandé pour tel film ou tel concert privé. A dose homéopathique, comme j’aime ».
Thierry Cadet
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