« Iko Iko » est un classique de La Nouvelle-Orléans qui raconte la confrontation des parades de deux tribus d’Indiens de Mardi gras. On raconte que la version parolée de Dixie Cups datant de 1965 est presque accidentelle, totalement improvisée en studio, accompagnées seulement de percussion jouée sur des cendriers ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est une improvisation de luxe, et fortement inspirée, tant « Iko Iko » est devenu un classique. Elle a été reprise par Cyndi Lauper, Grateful Dead (qui en a fait un incontournable de ses spectacles depuis 1977), Cowboy Mouth, Warren Zevon, Long John Baldry, Dave Matthews & Friends, The Ordinary Boys, Glass Candy, Sharon, Lois & Bram, Pow woW, entre autres.

Jusqu’à cet été, c’était la version de Natasha England qui avait connu le plus grand succès au Royaume-Uni, atteignant le Top 10 en 1992. En France, il s’agissait de la version de The Belle Stars ressortie en 1988 (bien qu’enregistrée en 1982), issue de la bande originale du film aux 4 Oscars, 1 Cesar et près de 7 millions d’entrées en France, « Rain Man », avec Tom Cruise et Dustin Hoffman (elle se classera 14ème au Billboard Hot 100 en mars 1989, dépassant la version des Dixie Cups).

Il y a quelques mois, c’est le chanteur de Papouasie-Nouvelle-Guinée Justin Wellington, qui remet les pendules à l’heure. Enregistrée avec le groupe des Îles Salomon Small Jam en 2017, sous le nom de Iko Iko (My Bestie), la chanson sort en single en 2019 mais ne connaît le succès qu’en 2021, après être devenue virale sur TikTok. Cette version change beaucoup les paroles et possède des sections inédites, mais conserve le chœur original. N°2 en Belgique, N°4 aux Pays-Bas, N°5 en Autriche, en Pologne et en Suisse, N°7 en Allemagne, N°8 en Hongrie, N°10 en France, ce nouveau hit afro-caribéen a pris d’assaut les charts du monde entier… trois ans et demi après sa sortie !

Thierry Cadet